Daz Soünds

Enregistré en même temps que leur précédent opus Controlling Crowds, le dernier album de la fine équipe à géométrie variable de Darius Keeler, j'ai nommé Archive, vient de sortir aujourd'hui en France. Et s'intitule  Controlling Crowds Part IV (Sans passer par la case II et III). Et grah la bonne surprise, car ô étonnement, Archive fait également partie de mes groupes cultes.

Archive, c'est un peu un monstre sacré de la pop music un peu alternative, avec Londinium comme premier album, comme premier carton. Des pionnier du trip-hop à la britannique qui emmènent pourtant très vite leur barque vers des rivages plus prog-rock, sans pour autant renoncer à quelques passages rappés. Des morceaux pas toujours à un format pop, avec des perles indifféremment de 3 minutes ou de 19 minutes (le sublissime Lights qui me donnera toujours des frissons). Couleurs trip-hop, dominante rock progressif, mais avec une sincérité parfois presque symphonique derrirèe ces accents noisy.. Bref vous l'aurez compris, Archive avec moi c'est : "Pas touche".

Cependant, sans avoir été complètement déçue par Controlling Crowds (sorti début 2009), ce dernier m'avait laissé sur ma faim. Des enchaînements un peu obscurs, quelques bon titres dans l'ensemble, une excellente galette bonus avec des titres accoustiques, mais une impression très mitigée. Forcément, il n'y avait pas un mais deux albums sur le grill en studio. Et fort heureusement, ce Controlling Crowds Part IV est d'après moi une réussite.

Un art de l'enchaînement consommé. La patte Archive, ces envolées au chant féminin aérien, au chant masculin écorché, la diction si particulière des quelques tracks rappées (Thought conditionning par exemple), et ce dans le plus grand dépouilement. On n'est plus dans le déploiement de Lights ou dans l'expérimentation d'un Noise. On est là dans l'épuré d'un back to basics de la chanson triste (typiquement la chanson de rupture, mais bon ce n'est pas comme si c'était le thème de 85% des ventes musicales globales au bas mot). Controlling Crowds Part IV est un album sobre et sombre, mais extrêmement sensible -sans jamais sombrer dans le sentimentalisme en plus-, et qui de fait touche souvent au sublime.

Quelques extraits à l'écoute : Pills, titre d'ouverture de l'album, puis The empty bottle, qui est semblerait-il le single de l'album